Témoignages

Isabelle Charles – témoignage recueilli à l’occasion des 40 ans de l’association

Nicolas, après avoir fait une deuxième année de Cours Préparatoire (beaucoup de déménagements et de ruptures avec les copains de Province…), s’est trouvé complètement bloqué en CE1, lors de son arrivée à l’école Ducher à Pontoise.
L’institutrice assez impitoyable nous disait d’aller chez le neurologue car Nicolas ne s’adaptait pas à elle ni à la classe…
A la maison nous arrivions à faire les devoirs (pas toujours en totalité !) et nous sentions que Nicolas comprenait ce qu’il apprenait.
Il faut dire que nous sortions de la « méthode globale d’apprentissage de la lecture». Nous avions repris tout le travail de la lecture, mon mari et moi, par les « sons », la « décomposition des mots »… et Nicolas lisait et comprenait ce qu’il lisait – avec nous–
Nous avons demandé l’aide de la psychologue de l’école qui a noté : « un enfant agité mais sociable, pas intéressé par l’école… »
L’orthophoniste de l’école a commencé un travail avec Nicolas.
Mais nous avions entendu parler du Centre de Guidance Infantile de Pontoise, de ses méthodes et des aides apportées. Colette Spinat, psychologue, habitait et avait son cabinet de consultation dans notre quartier des Louvrais et elle travaillait avec l’équipe du Centre de Guidance. Nous avons pris contact.
Alors :
-Tests avec Colette Spinat qui notait un enfant agité, joyeux, intéressé parce qu’elle lui proposait… peu heureux avec la maîtresse…. Heureux avec les copains !
-Tests avec Cécile Patin… qui nous proposait de le prendre 2 à 3 après-midi par semaine.

Mais que faire avec l’école ?
Je pris contact avec Monsieur Roques, directeur de l’école, vers le mois de janvier. Là, bonne discussion… Il avait vu le souci de la Maîtresse, il avait vu Nicolas et avait repéré son comportement à l’école, en cours de récréation…

 Que nous sommes entendus dire ?
« OUI, d’accord pour ce travail avec Madame Patin et son équipe, l’après-midi. Et cela m’intéresse ! Nicolas sera avec moi en CE2, pas question de neurologue, pas question de redoublement préconisé par la maîtresse !!! On verra »

Ce qui fut dit, fut fait. Nicolas reprenait confiance en lui, excellait dans l’équipe de natation du quartier, avec ses copains. Pendant ce temps le travail avec Cécile Patin a duré 4 mois et demi.
Puis Nicolas a fait un très bon CE2 avec son directeur d’école comme maître : il était placé au premier rang face au Maître ! Après il a fait un bon primaire.
Longtemps après je rencontre Monsieur Roques, à la retraite, qui me demande « Comment a votre fils ? ». Nicolas était alors entré au lycée hôtelier d’Éragny, il avait obtenu un premier CAP de cuisine ; préparait son CAP de pâtisserie et, à 18 ans, avait obtenu son permis de conduire.

Que dire ?
– Merci à Cécile Patin et son équipe qui « a eu l’œil »

– Pas merci à la maîtresse que notre fille a eu 3 ans après… avec les mêmes exercices, les mêmes poésies… Mais elle a bien accepté ce programme si néfaste à son frère.
– Et Merci à chacun, chacune de m’avoir lue !
– Bravo à Cécile ! A son équipe ! Agnès toute jeune a contribué aussi, ainsi que Madame Laurent.
Notre fils Nicolas a maintenant 42 ans ½ !

Témoignage de Marie-France NIRIGE, kinésithérapeute. extrait de la vidéo réalisée pour les 40 ans de l’association
La méthode Cécile Patin est une méthode éducative psycho-corporelle, elle est un entraînement à la réflexion vécue par le Jeu corporel.

Elle est une prise de conscience de soi et du monde à partir de la perception par les organes des sens.
Cela me fait penser :
–        A l’orientation psychomotrice
–        A l’éducation
–        A la réflexion, au feed back
–        Au principe ternaire
J’ai envie de témoigner car c’est une méthode de grande utilité à une époque où les repères deviennent difficiles à acquérir et à transmettre.
Principe du jeu : aujourd’hui on parle de neuroéducation et on se rend compte qu’il faut aimer pour apprendre. Alors apprendre par le jeu me semble être une voie à favoriser.
J’ai connu cette méthode grâce à un de mes enfants qui présentait des difficultés d’apprentissage, dyslexie, et je crois que c’est l’orthophoniste qui m’a dirigée vers l’orientatrice Colette Spinat. Après avoir évalué cet enfant au QI honorable dépassant 140, elle m’a proposé de rencontrer Cécile Patin, kinésithérapeute comme moi !
La méthode m’a interpellé et, à mon tour, j’ai suivi la formation (1994). Je travaillais alors dans un service de médecine spécialisé dans les dépendances (alcool, drogues) et j’avais la chance d’accompagner ces patients. Je me suis approprié la méthode et l’ai utilisée.
J’ai également réalisé des ateliers en maternelle.
Les principes éducatifs transmis me servent encore avec mes petits-enfants et … ma petite fille a suivi les stages, puis sa maman, ses frères et sœurs plus jeunes sont déjà adeptes de la gym des tout petits.
Je ne doute pas de ce que cela servira également à ma fille dans son parcours professionnel.
J’en parle dès que j’ai l’occasion, l’époque est favorable au développement de ces nouvelles techniques qui ont pour souci l’amélioration, l’aide aux autres.

Pole de Pédiatrie, Unité fonctionnelle de neuropédiatrie de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches – mai 2013
L’enfant est âgé de 7 ans et 5 mois,il est vu pour des difficultés d’apprentissage du langage écrit.

…Cette année il est maintenu au CP, a commencé une rééducation orthophonique et arrêté le CMPP. Il a fait un stage d’éveil sensoriel qui lui a fait le plus grand bien.
…En conclusion… L’atelier d’éveil corporel qui l’aide beaucoup est à poursuivre par périodes de stages.

Irène OSTANKOVITCH , institutrice
Voici donc, destiné à mes collègues, un compte-rendu de ce que j’ai retenu de mon passage à Pontoise…
Qui peut participer à une session ?
Ces enfants qui ont un quotient intellectuel normal et même souvent supérieur à la moyenne, mais qui se trouvent en situation d’échec scolaire. En d’autre termes, ils sont riches de possibilités qu’ils ne connaissent pas et qu’ils ne savent pas investir, ce que madame Patin exprime ou image en disant : « tu as de l’or dans ton porte-monnaie, mais tu ne le dépenses pas ! » Une mémoire peu fiable, une attention fugitive, un manque de confiance en soi lié à un sentiment d’angoisse, une dyslexie, un comportement anarchique sont à l’origine de leurs maigres résultats scolaires.
… Le but de la session est donc de faire prendre conscience à l’enfant de ce qu’il est capable de faire. Il va acquérir la connaissance de soi, il va entrer dans sa peau. Il va être amené à agir et parallèlement à penser à ce qu’il est entrain de faire et à ce qu’il a fait d’où l’expression réflexion vécue.
 » L’essentiel est d’assurer aux enfants, la possession des éléments naturels nécessaires pour être, c’est à dire vivre au présent sachant et connaissant le passé et le futur «  (Mme Patin). L’angoissé prendra peu à peu de la confiance en soi, l’anarchique va se discipliner, le rêveur apprendra à se concentrer. Il est intéressant de noter que pour tous les types d’enfants, la démarche est la même.
En quoi consiste cette démarche ? L’enfant va d’abord apprendre à connaître son corps. Il va savoir en reconnaître les différentes parties, les charnières qui l’articulent. Il va prendre conscience qu’il a un poids, un souffle. Ce corps est surmonté d’un cerveau qui est le siège de la pensée. Le cerveau est le chef, c’est lui qui commande le corps, lequel ne fait qu’obéir.
C’est là un point fondamental. Avec rigueur, une exigence, un sens de la précision extrêmes, on va veiller, pour chaque situation, à ce qu’il y ait une corrélation totale entre ce qui a été commandé et ce qui a été fait (contrat vers constat). L’enfant n’est jamais mis en situation d’échec : s’il commet une erreur, il doit la trouver, si possible en donner la raison (je suis allé trop vite, ou je n’ai pas écouté) et la corriger lui-même, seul.
Voilà un autre point fondamentale : « chaque enfant a droit à sa découverte et à sa réussite » (C.Patin). Elle est quelque fois longue à venir la découverte, l’épreuve est souvent douloureuse, mais la réussite qui s’ensuit est tellement valorisante qu’on ne saurait en rien en frustrer qui que ce soit, et le petit camarade qui souffle (la réponse), se voit morigéné : « tu lui a volé sa réussite ! »
Au cours de l’exercice qu’il exécute puis qu’il commande (chacun doit passer par ces deux fonctions pour que l’exercice soit considéré comme maîtrisé), le sessionnaire est donc soumis constamment au régime de la douche écossaise : « tu t’es trompé ! recommence ! » puis : « voilà, tu vois bien que tu savais ! ». Il est donc amené à réaliser qu’effectivement, il avait la solution en lui (qu’effectivement il avait de l’or dans son porte-monnaie) puisqu’il l’a trouvée, mais qu’il ne savait pas la donner et que son efficacité, sa réussite, il ne la doit qu’à lui, qu’à son effort d’attention, de réflexion et de concentration.

Deuxième courrier :
Pendant mon court séjour passé avec mes enfants au bord de la mer, j’ai pu les écouter avec attention et apprécier le changement qui s’est opéré en lui … depuis la session qu’il a suivi avec vous. Il n’a pas su lui-même exprimer ce qu’elle lui avait apporté, mais j’ai pu constater d’abord qu’il admet maintenant ses erreurs et ses maladresses (à table en particulier) et qu’il essaie de les corriger. Avant quand je lui faisais une réflexion sur sa tenue, il se mettait très fort en colère.
Ensuite il est devenu plus coopérant et tente de se faire apprécier en acceptant de rendre quelques menus services. Oh ! bien, bien minces encore, mais c’est un commencement !
Et puis surtout, il fait des progrès : il m’a parlé avec force détails de sa vie d’adulte telle qu’il l’imagine sans s’inquiéter aucunement des difficultés qu’il va rencontrer, il envisage d’organiser des randonnées, il souhaite s’inscrire dès le mois prochain à un club de tennis. Il semble avoir pris confiance en lui et m’a dit : « tu vas voir, cette année, je vais être le premier de la classe ! » et il s’est mis à secouer la poussière des tiroirs de son bureau. Enfin bref, il semble sortir de sa passivité, de sa léthargie, il est devenu plus dynamique.
Vous pouvez sans peine imaginer ma satisfaction depuis que je le vois prendre des initiatives…
J’ai donc vu ce que vous faites, j’ai pu en voir aussi les effets. Je réfléchis donc maintenant à ce qui se passe entre les deux.

Renée Gomy animatrice gym douce et atelier coupe couture – sessionnaire en 1981
Je suis arrivée à l’association par la gymnastique analytique décompensée. Après ma formation en Réflexion Vécue j’ai participé puis animé des sessions pour enfants. J’ai également animé une formation pour une femme au chômage et une session avec un groupe des gens du voyage. Ce travail m’a redonné confiance en moi. J’ai découvert ce qui est positif en moi.
La Réflexion Vécue par le Jeu Corporel m’a appris à savoir écouter, à ne pas répondre à la place de l’autre, mais l’amener à réfléchir pour qu’il trouve lui-même la réponse. C’est une gymnastique de l’esprit continuelle, qui apporte beaucoup de joie, tant elle développe l’infini, l’échange, la réflexion, la formulation de la pensée, l’écoute, etc.

Michèle Landan Poli DC Diplômée de la Palmer School of Chiropratic – praticienne chiropraxie évaluation kinésiologique 
Je tiens à vous dire encore une fois ma gratitude pour l’aide que votre méthode a apporté à mon fils Hervé lorsque que je me suis séparée de son père.
Nos disciplines étant complémentaires, j’ai pu évaluer grâce aux tests neuro-musculaires propres à la Kinésiologie appliquée, les progrès que les sessions de Réflexion Vécue faisaient faire aux enfants que les parents  vous confiaient :
– meilleur équilibre musculo-ostéo-articulaire de la colonne vertébrale,
– meilleure posture,
– meilleure circulation énergétique dans les méridiens (acupuncture),
– enfants mieux « dans leur peau ».

Bénédicte Ariès  sténo-rédacteur de presse
la « Gymnastique pour réfléchir » ou l’apport de la Réflexion… Vécue pour les enfants de mon entourage

Ma fille de 7 ans, très émotive, n’ayant jamais aimé l’école, n’arrivait jamais à finir dans les temps ce qu’il fallait écrire en CE1 et s’en désespérait. Bien qu’il n’y ait pas de réelle difficulté diagnostiquée, le CE2 s’annonçait mal car elle confondait lion et loin après les avoir écrits… Après un bilan moteur et de latéralisation ne montrant pas la nécessité d’une rééducation, elle accompagna son CE2 en 1992 d’un atelier hebdomadaire de Jeu Corporel. Dès la fin du 1er mois, elle faisait enfin ses devoirs à la maison seule, et n’eut aucun reproche de lenteur au cours de l’année. Finissant le primaire très à l’aise et même brillamment, elle demanda cependant de faire une session pour préparer la 6ème. Il y avait de fait des lacunes à son savoir et à ses savoir-faire, car elle revint triomphante, ayant enfin compris entre autre que « le nord d’une carte était toujours en haut de la page ».  La fin de 5ème avec des « encouragements » ne la dissuada pas de redemander une session pour préparer l’entrée en 4ème, session dont les acquis lui parurent moins évidents, mais qui, selon nous, ses parents, facilitèrent l’adaptation à la révolution pubertaire. Elle fit par la suite une scolarité harmonieuse.
La même année, l’expérience positive de la sœur de 7 ans  nous a incité à proposer le 3ème trimestre d’atelier de Jeu Corporel dénommé familialement « gymnastique pour réfléchir » au petit frère, en fin de 1ère année de maternelle (3,5 ans). Il était un effet un peu trop sauvage et muet à l’extérieur de la famille. Au bout de la troisième séance, il avait déjà tellement changé que les voisins nous demandèrent ce qui lui était arrivé : il leur parlait, en souriant de surcroît ! Le CP ne fut qu’une aimable formalité en 1994 pour ce garçonnet qui fit cependant en parallèle une année complète d’atelier de jeu Corporel. En effet, cela nous paraissait le moyen de favoriser dès le départ l’aisance que sa sœur n’avait acquise qu’après deux années difficilement vécues.

Ayant constaté l’efficacité de l’aide qu’apporte cette méthode aux enfants, je l’ai recommandée à plusieurs amis.

Ainsi A., préadolescente de 12 ans, était intelligente mais passait en 6ème en 1997 en ne sachant pas réellement compter. Malgré règles de trois et divisions à trois chiffres effectuées « en perroquet », les nombres n’avaient pas vraiment de sens pour elle. Une session en début d’été a optimisé la maturation de l’été et un simple accompagnement orthophonique sur la 6ème lui a permis de devenir bonne en 5ème.  (NB : elle avait cependant déjà été suivie en orthophonie plusieurs années).

E. garçonnet, suivi en orthophonie dès le CP, développant un refus scolaire, est venu de province en désespoir de cause faire une session en fin de CE2. Les résultats « débloquants » ont été assez positifs pour qu’il en refasse une autre l’année suivante… Et ses parents se sont organisés pour le proposer à sa sœur avant le CE1, prévenant l’apparition de problème pour le passage à l’écrit.

S. garçon très grand et costaud, trop passif, qui a bénéficié à 9 ans de deux trimestres d’ateliers de Jeu Corporel, malheureusement interrompu par des problèmes familiaux, a eu par la suite une scolarité primaire satisfaisante mais n’a pas réussi en 6ème : difficulté de concentration, pas d’autonomie dans la vie collégienne…

Convaincue par l’expérience de l’intérêt de la méthode de Cécile Patin, j ‘ai fini par faire moi-même une session de Réflexion Vécue par le Jeu Corporel en 1996.

Cette formation  m’a apporté un allègement de la fatigue du travail de clavier mais aussi l’envie de travailler à la promotion de cette méthode qui apporte rapidement des éléments éducatifs indispensables que je n’avais pas su transmettre à mes enfants.

A. REY-HERME, Docteur en sciences humaines ( mai 1969).
…Est-il encore temps de vous féliciter de votre travail ? Je l’ai lu deux fois, et avec beaucoup d’intérêt. A mon avis, votre intuition est juste, et riche de multiples développements. Elle rejoint d’ailleurs les thèses maîtresses de P. Marcel JOUSSE sur le rythme gestuel, et telle de vos phrases pourrait être signée de lui, ce qui est le plus bel éloge que j’en puisse faire. Cette liaison intime du geste corporel et du geste mental est l’une des idées les plus fécondes de la psycho-pédagogie contemporaine.

Odile BERGE, éducatrice de jeunes enfants / orthophoniste :
Le dyslexique est dépendant des évènements par son insécurité. La Réflexion vécue par le Jeu Corporel lui fait prendre conscience : de son ÊTRE, de son AVOIR, de son FAIRE.
– « Je suis CORPS : mon corps s’impose, mon corps joue, mon corps s’affronte à ma pensée, mon corps est au service de ma pensée
– « Je suis PENSÉE » : je commande mon corps, je maîtrise mes sentiments, je dirige mes idées
– « Je suis UNIQUE, HARMONIEUX ».
– « J’ai un environnement à ma disposition. J’agis comme être responsable dans cet environnement dont je tiens compte sans dominer ou être dominé ».
– « Par la Réflexion vécue par le jeu corporel, je deviens stable et sociable »

La réflexion vécue par le jeu corporel est une méthode de rééducation psychomotrice, se définissant comme un procédé psycho pédagogique qui lie :
a) les exigences de la « relation d’aide » propre à toutes rééducations,
b) les qualités d’un mode technique spécifique.
L’union de ces deux composantes vise à réhabiliter le vécu de l’enfant ou de l’adulte dans sa relation avec l’Univers.
Il faut entendre par mode technique ; l’art d’agencer l’environnement du sujet (dans le cadre rééducatif) afin d’induire de la part du sujet une action ou une réaction avec laquelle il se sente en plein accord (en harmonie).
Il résulte de cette définition que la principale indication à l’exercice de cette méthode est représentée par le caractère de dissociation, de dysharmonie, de dyskinésie, dysfonctionnement entre l’être – l’agir – le sentir.
Les incidences de cette rééducation sont multiples et peuvent faire l’objet d’une adaptation de la pratique en cas de besoin spécifique. On peut signaler :
* réharmonisation des fonctions corporelles
* hygiène somato psychique
* prévention des troubles par blocage mental ou corporel
* traitement des troubles par blocage mental ou corporel
* réhabilitation des fonctions intellectuelles.

 Jean-Claude MANZANO, psychologue / psychothérapeute
… Ce sont les besoins de l’enfant qui servent de pivot à la méthode. Tous les exercices physiques et intellectuels convergent vers un même centre, une même idée : favoriser la réflexion scolaire et la réadaptation  …
… Je pense que toute personne concernée par les problèmes de l’enfant doit avoir à son actif de nombreuses techniques, musicothérapie, danse, peinture, etc. permettant de ne pas se cantonner à faire uniquement de la psychothérapie, de la psychomotricité, ou autre. Cela est à mon avis, à brève échéance, un échec, et la Réflexion vécue est une de mes filières pour essayer de donner à l’enfant un maximum de possibilité à sortir de certaines difficultés.
J’ai fait un certain nombre de stages, en psychotonie avec Dropsy, de psychomotricité avec Ajurriagara, et de musicothérapie. Mais pour moi, nous arrivons là, avec la Réflexion Vécue, à quelque chose de beaucoup plus actif, et tout à fait différent des techniques psychothérapeutiques où finalement, l’enfant n’a qu’une participation très passive au point de vue physique.
Pour les parents, par le biais de la Réflexion vécue, j’ai pu dédramatiser certaines situations : leur enfant était vu, non parce qu’il était malade, mais parce qu’il avait besoin d’être aidé ; il faisait des jeux, des mouvements ….
Je pense qu’il serait nécessaire que les parents suivent les session ; cela soulagerait passablement des mères de famille de certaines situations …

Evelyne BAILLOT, psychanalyste
C’est une prise en compte globale de la personne, la tête, oui, mais aussi les jambes et le corps à peu près interdit de séjour, anesthésié par notre civilisation, survalorisé en compétitions de tous ordres, respecté dans ses droits, mais pas unifié.
Le corps retrouve sa place, ou même bien souvent la trouve en se découvrant : j’ai une tête, deux yeux, un cœur à gauche, un ventre, un sexe, en se situant dans l’espace et le temps bien sûr, mais surtout en se « réutilisant » : décris avec ton corps une ligne droite, une ligne brisée, en « s’inventant » : saute comme une grenouille, un lapin.
On permet ainsi l’expérimentation de l’importance du corps, un corps capable d’expression, d’impressions, d’apprentissage, de création. La personne s’unifie à travers ce travail investi en jeu, avec ses règles, plaisir narcissique indispensable à une évolution harmonieuse, à la « solidité » de la personnalité.
La difficulté n’est jamais attaquée de front (qu’elle soit scolaire, motrice ou émotionnelle) on évite ainsi la survalorisation du symptôme ou le durcissement, la résistance. Elle est abordée au rythme de la découverte de chacun, rassuré sur lui-même et le rôle non-intrusif de l’adulte, guide et non juge ni « soigneur ».

Sylvianne TRUCHASSOUT, psychomotricienne/relaxologue
Les observations, connaissances et découvertes récentes sur le développement du cerveau et de la personnalité d’un enfant, dès avant sa naissance, obligent à constater que l’intelligence s’exprime d’abord et à travers le corps, les sens, la neuro-motricité et le langage parlé, dans une relation à un environnement de personnes et d’objets stimulant son éveil.
De grands auteurs affirment que la maturation corps et psychisme (pensée + personnalité) est surtout le fruit d’une expérience personnelle (les 5 sens). Koupernic nous dit : « la corticalisation, c’est à dire l’assimilation au niveau du mental, est étroitement fonction des expériences vécues ».
Reparcourir par le corps ce chemin de la découverte de soi et du monde, est le but recherché de la Réflexion vécue par le jeu corporel, réappropriation de ce qui s’est construit dans la vie, sous l’impulsion de la nature et de l’environnement.
Chaque individu détermine ses propres repères, ses propres coordonnées. Il est donc nécessaire d’accompagner rigoureusement démarches et expériences, si l’élaboration du mental ne s’accomplit pas harmonieusement, par suite de la simple imperfection d’une croissance, d’un blocage, accident ou handicap.

Sophie Pantaléoni, enseignante
Il y a quelques années maintenant un enfant ne correspondait pas aux structures classiques de l’enseignement et je me suis vue confier la tâche délicate d’implanter les bases scolaires vitales à son insertion. Malgré un travail acharné, je n’avais pas d’école pour accueillir ma « progéniture ». Ayant essuyé maints et maints refus, mes recherches ont abouti en désespoir de cause devant Colette SPINAT, psychologue hors du commun appartenant au Centre de Guidance de Pontoise. Elle trouva une solution immédiate au problème posé et me dirigea vers la Réflexion vécue pensant qu’il était sans doute possible d’allier le scolaire au jeu corporel. Je n’avais aucunement pensé à ce type d’expérience jusqu’à mon contact avec Colette. En effet, jamais avant, je n’avais eu la moindre tentation vers l’enseignement à proprement parlé. La curiosité a été le premier moteur de l’intérêt porté à une éventuelle session, l’approche de ses intervenants a été décisive.
Ainsi chaussai-je une bonne paire de baskets pour gambader dans le fameux gymnase des bords de l’Oise ! Étant prête pour une roulade avant, pour sautiller, j’étais loin de soupçonner ce que pouvait recouvrir une session !
Je me suis retrouvée dès le premier jour avec la tête à l’envers ne sachant dans quelle aventure je m’étais lancée ! Adulte, étudiante en faculté, on me demande les chiffres pairs !  Boutade ou psychomania : non ! Repères et coup de pied gigantesque à un orgueil bien démesuré. Je n’ai dès lors plus appréhendé le moindre exercice sans tenter d’y trouver quelque chose de solide où j’allais pouvoir « m’asseoir ».
J’ai quitté la session nantie d’armes suffisantes pour m’investir à corps défendant dans une nouvelle expérience. Agnès Irrmann me proposa d’organiser des stages de soutien scolaire qui alliaient le Français, les Mathématiques à la Réflexion Vécue. Ainsi plusieurs étés de suite avons-nous travaillé pour l’épanouissement des jeunes. La réussite de l’entreprise m’a portée encore plus loin …
Pourquoi ne pas développer autour de l’adolescent une structure qui convienne ? Une école suffisamment petite pour que l’on puisse le reconnaître comme individu à part entière ? Ce devait être possible ! De petits effectifs, une équipe pédagogique motivée pour la réussite de chacun et ayant la même dose de volonté, oui c’était possible !
Une amie s’est investie dans l’aventure Réflexion vécue un peu après moi, nous nous retrouvâmes toutes les deux à la tête d’une lourde charge … Maintenant la structure est en place depuis sept ans et sans discontinuer nous avons assouvi notre besoin de transmettre les connaissances que nous possédons.
Ainsi la Réflexion vécue a été sans doute pour moi le détonateur de toute une série de faits qui ont conduit une carrière que j’aime à voir évoluer chaque jour… Dans l’enseignement du français qui est ma spécialité, j’ai utilisé ce travail de base découvert au cours des stages et collaboration, pour une application à l’apprentissage, ou réapprentissage de la grammaire.

Annick Plet, vendeuse.
… Vous qui ne parlez ni de guérison, ni de miracle, mais qui croyez à la simplicité des choses de la vie, par le corps naturellement. Lorsque je regarde mon cahier de stagiaire, quelle ballade… Une lutte interminable, jalonnée d’abandons et de mains qui se tendent.
Tout me paraît tellement plus facile maintenant, le rapport est vrai avec les autres et mon moi. Parce que je l’ai voulu bien sûr, mais surtout parce que je sens mon corps, mes jambes, mes pieds bien au sol. Désormais, c’est moi le chef de mes pensées, c’est moi qui mène ma girouette.
La réflexion vécue est une recherche de ses propres limites, visant à donner confiance en même temps qu’à dominer et contrôler ses émotions. Et là, je sais de quoi je parle. Depuis des mois, j’affronte tout, plus précisément : je suis demandeuse d’emploi (j’étais !), sans prétentions particulières, mais beaucoup de courage et du dynamisme à revendre. Et le moment est arrivé de se jeter à l’eau au risque de faire quelques vagues – et grande stupéfaction de mon moi :
– fini les mains moites devant les géants du travail,
– fini l’eau qui coule dans la rigole de la colonne vertébrale,
– fini les mots que je voulais tant dire et qui restaient dans la bouche.
Enfin j’existe, les épaules tombantes, le cou qui se dégage et voici le personnage grandi, perception personnelle, je mesure plus. Je vous assure que ce constat vaut certains diplômes. La preuve est que j’ai du travail…

Bernard TOTI, kinésithérapeute / licencié en psychologie (septembre 1985) – sessionnaire en 1972
Le but recherché est une réharmonisation des liaisons motrices à éveiller ou réveiller. Une réhabilitation des fonctions corporelles, situées, parlées, dans leur dimension réelle ou symbolique. Une démystification et un réinvestissement des fonctions cognitives, une prévention ou un traitement des troubles par blocage mental ou corporel, une hygiène somato-psychique.

Cette année, à travers mon activité hospitalière en psychiatrie, j’oriente mes efforts vers une population déshéritée, celle du 3ème et 4ème âge, marquée du sceau de « démence sénile » …
… La réponse à ce problème que j’apporte en tant que praticien, passe par la création d’activités de groupe, basées sur certains chapitres de la Réflexion vécue …
… Je pense souvent au travail effectué avec Madame B. et j’utilise ce souvenir comme exemple que ni la surcharge pondérale, ni la gêne rhumatismale, ni l’accumulation des années qui passent, ne sont les causes absolues de l’invalidation fonctionnelle.
Et mon rêve, inspiré par celui de Cécile, est de mettre tout ce petit monde, le cul sur un tapis. Par ailleurs, je tire de nombreux enseignements des moments passés avec les enfants en difficulté psychomotrice dans le local du Centre de Guidance, d’abord pour accepter le phénomène de handicap immédiat (avec les malades mentaux), sans figer la relation sur le constat « d’échec » ; mais pour laisser venir à mon esprit l’étincelle géniale de la consigne bien placée qui va permettre de passer de l’immonde fauteuil de l’antichambre mortuaire au moment vécu de la déambulation salvatrice …

Annick Malherbe, sessionnaire adulte en 1986, 3 enfants pratiquants en acrobatie et stages loisirs (témoignage daté du 13/10/2000)
Cécile et la Réflexion Vécue me collent à la peau !

Est-ce d’avoir fait une session en 86 ou d’avoir été modelée par les cours de gymnastique de Cécile pendant une vingtaine d’année ? Les deux sans doute sont indissociables !
La Réflexion Vécue m’a permis une prise de conscience de postures néfastes dans les gestes répétitifs d’une journée ordinaire. Exemple :
– nous avons deux pieds, deux jambes. Alors pourquoi se tenir sur une seule au risque de fatiguer sa colonne vertébrale ?
– le fil à plomb, le « beurk », le postérieur au fond de la chaise… images ô combien significatives et ancrées si fort en moi que c’est encore à Cécile que je pense lorsque je peux rester une heure et demie debout en visitant un musée, ou travaillant assise à mon bureau, sans avoir mal au dos ou au cou, ou du moins beaucoup moins.
Cécile, la Réflexion Vécue et notre famille : c’est une longue et belle histoire vécue ! Les enfants, aujourd’hui âgés de 23, 21 et 20 ans, sont, je crois, capables d’intégrer n’importe quel cours de gym ou de pratiquer un sport sans se faire mal, car eux aussi sont passés entre les mains de Cécile et d’Agnès pendant de nombreuses années.
Et que dire de mes parents ? Ils sont je crois, la meilleure pub pour l’association.
Merci mille fois pour tout cela.

Martine Deneuville, éducatrice spécialisée – art thérapeute –
J’ai découvert une façon d’appréhender le corps sans attributs esthétiques superficiels, mais avec authenticité et simplicité.

J’ai découvert une technique qui respecte l’indissociable dualité corps-esprit.
j’ai découvert une activité essentielle, préventive et curative, faisant appel à un comportement tant relatif au biologique qu’au symbolique.
En d’autres termes, j’ai découvert la danse primitive. Une danse dynamique, tonique, rythmée, inspirée des rituels des sociétés primitives, associant, comme eux, le mouvement du corps, le rythme, la voix dans une expression globale, enthousiaste, collective et festive. Une danse axée sur la recherche primitiviste qui permet de renouer avec le groupe, avec les racines, qui révèle une expression symbolique à travers la force du geste et sa simplicité… une danse primitive.

Et pourtant, après avoir travaillé plusieurs années auprès de Cécile, un parallèle évident m’est apparu entre la Réflexion Vécue par le Jeu Corporel et l’Expression Primitive. Ainsi, si la danse est divine à travers l’ordre et le rythme (caractères communs selon Platon) et donne la joie, le corps lui, par sa façon d’être « mis en scène », en danse primitive comme en Réflexion Vécue, devient un moyen d’acquérir l’équilibre mental, la connaissance, la sagesse.
De fait, impliquer le corps, c’est emprunter une voie privilégiée, engageant l’être entier, avec son histoire et son affectivité dans des apprentissages liés à l’expérience. Cette pédagogie, cette façon d’envisager les apprentissages révèle une conception globaliste de l’Éducation.
Or, rappelons, si c’est nécessaire, que la conception occidentale du savoir s’appuie exclusivement sur l’écriture et la lecture, contrairement aux sociétés traditionnelles qui peuvent transmettre une connaissance très savante de la réalité immédiate par voie orale. Ce passage obligé par l’écriture entraîne donc rapidement l’enfant à saisir le monde à distance, à vivre dans un univers abstrait, virtuel, où l’intellectualisation précoce le coupe de ses sens.
Par conséquent la reconnaissance d’un corps actif en pédagogie est indéniable.
Cependant, elle ne doit pas être considérée comme une attitude de maîtrise pour maximaliser les savoirs, les performances. Il ne s’agit pas, en effet, d’exploiter à son plein rendement « la machine humaine » mais bien de concevoir le développement des pouvoirs d’action et de perception liés à une plus grande conscience de soi, comme les clés d’une réussite que certains boudent ou refusent.
Le corps, dans sa dimension ludique, émotionnelle, imaginaire, motrice, perceptive, structurante, expressive, doit être pris en compte et la Danse Primitive comme la Réflexion Vécue, sont des voies privilégiées pour ces registres là.
Pour conclure, je citerai Nietzsche : « Rien n’est coupé de rien, et ce que tu ne comprendras pas dans ton corps, tu ne le comprendras nulle part ailleurs« .

Colette SPINAT Éducatrice spécialisée, psychologue clinicienne

La Réflexion vécue par le jeu corporel est née dans la nécessité de trouver réponse d’aide à des situations d’enfants, de jeunes en difficultés d’apprentissage scolaire ou relationnelles, à des inadaptations, inadéquations à des exigences au quotidien, sans que cela apparaisse entrer dans le cadre d’une « pathologie ». Un enfant hémiplégique par exemple n’est pas un malade : il a besoin d’être accompagné pour s’inventer son propre style de vie.
Dans les années 60 nous avions, mon mari et moi, un cabinet de consultation privée psychopédagogique, né sur l’incitation d’un collège réputé alors pour son esprit d’innovation pédagogique. Procéder à un bilan d’aptitudes pour mieux cerner un potentiel, situer des difficultés à s’adapter aux situations, permettre à une personnalité de découvrir son originalité, ses forces et ses faiblesses, ses handicaps, a souvent besoin d’un suivi, dans la réalité des exigences de vie. Ce ne sont pas forcément toujours les thérapies, les aides rééducatives, orthophoniques, mais ce peut être une aide originale de repérage de son propre fonctionnement, de la connaissance de soi et d’un tout à attendre.
Enfants ou adolescents en difficulté d’apprentissage, d’adaptation, ont de plus en plus des carences de repères espace-temps, une mauvaise représentation de leur corps, de leur « psyche », de son « jeu ». Carences par une sorte d’oubli pédagogique, quels que soient les aspects cliniques d’handicaps objectifs… Comme si à l’éducation actuelle des jeunes parents, des crèches et nourrices, des maternelles, il manquait d’avoir accompagné à petits pas, en constant repère de sécurité, progressif, personnalisé, une liberté à conquérir à son rythme, respectant des étapes de base indispensables, ordonnées selon une implacable logique de construction. Comme un jeu d’encastrement où la faiblesse d’un seul petit support met en jeu tout un équilibre d’ensemble si elle n’a pas été repérée à temps, et consolidée dans des expressions et modalités tout à la fois originales et non dans l’adaptation d’un groupe.
Dans les séances, les sessions, chacun apprend à respecter la difficulté de l’autre, qui se dévoile, apprend la tolérance, comprend que l’autre ne puisse comprendre, accepte et assimile pourquoi soi-même comprend ou ne comprend pas des éléments simples, évidents pour l’autre, ou domine ou ne domine pas… La clientèle des instables, inattentifs, faux et vrais gauchers (très en vedette dans les années 60), des mal orientés entre la gauche et la droite, des trop rapides ou trop lents, des têtes en l’air, des nerveux, des « handicapés » qui acceptent cette première démarche éducative qui ne fait pas peur, va vivre une situation originale de découverte de soi, permettre une observation plus affinée de ses difficultés, mieux apprécier les points faibles et points forts sur lesquels travailler. L’orientation ensuite devient logique lorsque l’origine des troubles relève de perturbations émotionnelles ou d’handicaps situés et reconnus par la personne et son entourage, non en fausse culpabilité mais en meilleure objectivité.
Pour beaucoup d’enfants le code de conduite de la vie, la sienne, celle des autres, peu ou pas intégrée, en confusion entre la loi fondamentale et les habitudes et les règlements arbitraires, amène des désordres dans la construction de sa personnalité, dans une sorte d’incohérence des réponses à donner lorsqu’on doit obéir parce qu’on est un enfant. ou inversement ses désordres intérieurs ont interdit la construction en cohérence libre du nécessaire « code de conduite ». La structuration progressive de l’intelligence dans ses repères au corps en constant jeu relationnel de la pensée permet cette dimension d’autonomie gagnée par la personne dans sa globalité, davantage capable de maîtriser impulsions et réflexion, mener des opérations mentales et contrôler conduites corporelles, intellectuelles autant qu’émotions.
Le vocabulaire utilisé par Cécile PATIN est cru, rugueux, précis, parfois incisif, vert et tendre à la fois, comme la vie au quotidien à laquelle elle accroche intensément pour la dominer avec élégance. Pour évoluer dans la vie, ce ne sont ni conseils, ni recommandations, ni « dressages » qui manquent. Les évaluations des spécialistes s’affinent pour démasquer les handicaps à traiter précocement, à accompagner techniquement. L’objectif des valeurs de liberté à conquérir sur soi n’y est pas toujours clair, s’adapter, réussir pour avoir sa place étant les maîtres-mots du monde moderne.
Ce travail de Réflexion Vécue pourra faire peur à certains par un vocabulaire qui évoque par moment un certain « dressage » au moment où les pédagogies comportementalistes nous envahissent. Il est né d’une kinésithérapeute qui a le langage fonctionnel en conséquence. Il ne faudrait pas s’y tromper, lorsque l’enfant ou l’adolescent ou l’adulte fait son « constat » au niveau de ses capacités d’écoute, de contrôle, de maîtrise, qu’il affine ses réponses en conséquence par un jeu personnel pensée-action, il est pris dans sa propre expérience, dont il tirera bénéfice à plus ou moins long terme, nécessitant ces « reprises » qui sont l’essence même de la vie, sans routine, en perfectionnement de soi.
En regardant des enfants jouer aux équilibristes sur les épaules d’un adulte, l’image s’est souvent imposée à moi de l’inutilité des « conseils » tant que l’écoute ne se propage pas dans les sensations intimes nerveuses et musculaires, en force et en souplesse, sans peur ni forfanterie, en concentration et jubilation de l’aisance d’une réussite assurée, car c’est sa conquête. Celle que veut permettre Cécile PATIN à tous et chacun quel que soit son handicap avec qui il faut apprendre à vivre, au mieux, sans fausse réparation pour « normaliser » arbitrairement.